6 février 2024

Jusant

Jusant est le dernier jeu de Don't Nod. Alors que le studio nous avait habitués à des histoires travaillées comportant de nombreux dialogues, Jusant nous propose une escalade méditative dans des décors désertiques.

Je vais être honnête, je ne pensais pas une seconde aimer Jusant. Mais je lui ai donné sa chance et le bougre a su me séduire. Il faut dire qu'il propose peu de choses, mais il le fait bien. Le concept est simple : on grimpe et on explore une immense tour abandonnée depuis longtemps par ses habitants.

Commençons par la mécanique d'escalade. On doit appuyer constamment sur les gâchettes de la manette pour se tenir au mur. Pour bouger, il faut relâcher l'une des gâchettes et diriger la main qui correspond vers la prise la plus proche. Ça finit par devenir très naturel et on grimpe très rapidement avec l'aisance d'un Spider-Man qui serait habillé avec plus de gout. L'escalade n'est en effet pas très difficile, mais elle est très satisfaisante. On doit être constamment concentré sur ce qu'on fait et le fait d'avoir les doigts un peu crispés sur les gâchettes nous connecte vraiment avec notre personnage. Je pense que c'est l'un des rares jeux à m'avoir plongé dans un état de flow tant il est relaxant tout en étant engageant.

Le jeu nous propose une petite boite à outils et on est assez libre dans la manière de les utiliser. Cela amène à plein de décisions intéressantes. On pourrait par exemple évoquer la gestion de notre corde. Celle-ci nous assure en cas de chute, mais elle est également indispensable pour progresser. On peut s'en servir pour se balancer tel un Tarzan et sauter sur des plateformes éloignées. On peut parfois courir sur les murs lorsqu'on commence à manquer de prises pour s'accrocher.

Mais le gameplay seul ne peut suffire à nous intéresser et, heureusement, Jusant propose un univers original. De façon silencieuse, on est invités à le découvrir durant l'ascension de cette immense tour rocheuse. Des gens y vivaient autrefois. Ils avaient leurs outils, leurs coutumes, leurs groupes sociaux. On peut si on le souhaite lire les nombreuses lettres disposées un peu partout et distillant petit à petit des informations ainsi que l'histoire de certains personnages.

Le jeu regorge de moments superbes, de plans impressionnants qui nous montrent l'immensité de cette tour et la profondeur du vide sous nos pieds. C'est un jeu d'escalade et il y a souvent des passages vertigineux. Mais dans la tradition de Don't Nod, ce sont les décors qui communiquent le plus d'informations de façon subtile. À la manière d'une archéologue, on peut ainsi s'amuser à tenter de deviner à quoi pouvaient bien servir ces lieux maintenant abandonnés. La tour regorge de carcasse de bateaux et de filets de pêche qui contrastent avec le monde désertique que notre personnage traverse dans l'introduction. Bien plus que les textes, ce sont souvent ces milliers de petits détails qui parviennent à raconter la vie des habitants partis depuis bien longtemps.

Et puis il y a notre quête. On n'a au départ aucune idée de ce que notre protagoniste est venue faire ici. Ça aussi, on pourra le comprendre petit à petit. L'histoire n'est pas expliquée en détail, elle est montrée subtilement et il faudra imaginer le reste par nous-mêmes. J'ai trouvé la fin très émouvante et si on se laisse prendre au jeu, Jusant est très bon pour générer des émotions puissantes.

Conclusion

Un jeu à la fois simple et beau. Beau par ses décors et ses plans vertigineux. Mais également par ses détails subtils, témoins d'un passé riche. Jusant n'est pas très long, mais propose une expérience quasiment méditative qui laisse entrevoir un univers original que j'aimerais découvrir encore plus !

Laisser un commentaire