7 juin 2021

Sea of Solitude

Voici un jeu vraiment superbe... En tout cas visuellement, car Sea of Solitude possède un défaut de taille : son gameplay est plutôt faible, ce qui est toujours un peu embêtant lorsqu'on parle d'un jeu vidéo. Il n'a pas été développé par une très grosse équipe et c'est hélas cette partie qui en a souffert, mais nous y reviendrons, car le jeu ne manque pas d'atouts malgré tout.

Sea of Solitude nous propose d'entreprendre un voyage métaphorique et d'explorer les sentiments de Kay, notre protagoniste, et de découvrir ses relations personnelles ainsi que différents traits de sa personnalité. Ils sont montrés dans le jeu sous forme de monstres symbolisant ses peurs, sa colère, sa culpabilité... Certains dialogues peuvent être assez violents et, bien que l'histoire n'est pas aussi sombre qu'un Omori, Sea of Solitude ne prend pas de gants pour montrer des disputes ou des situations de harcèlement.

Je me répète, mais artistiquement, c'est magnifique. D'une part, car le design des monstres est vraiment très inventif et j'ai toujours été ravi de découvrir les très bonnes idées proposées. D'autre part, l'univers est très joli et le jeu exploite particulièrement bien le concept d'un monde complètement inondé. La physique de l'eau est très chouette et elle est également utilisée comme élément narratif. Le niveau de l'eau va sans arrêt monter ou descendre en fonction de l'état d'esprit de Kay, ce qui laissera parfois apparaitre des bâtiments auparavant engloutis et entourés d'eau en suspension. J'ai aussi adoré la gestion de la météo et du bateau : celui-ci forme une petite bulle de beau temps et on découvre que le reste du monde est plongé dans un orage dès que l'on s'en éloigne.

Du coup, il est vraiment dommage de voir que l'univers et les graphismes ont bénéficié d'un tel soin alors que le gameplay est réduit à sa plus simple expression. Il consiste parfois à de petites phases de plateformes, d'autres fois à des petits jeux de cachecache, à d'autres moments, il faut simplement explorer des lieux assez étroits. Ce n'est pas que c'est vraiment désagréable, c'est juste qu'on ressent sans arrêt le manque d'inventivité et que ce qui nous est demandé ne vient jamais appuyer la narration (un concept qui me tient énormément à coeur).

Et encore, il ne faut jamais dire jamais, car il y a bien quelques étincelles de bon design à certains moments, tout particulièrement dans cette scène où l'on doit escalader un gratte-ciel. Au sommet se trouve un monstre représentant un personnage absolument furieux. La tour est hostile, formée de métal et de bétons. A chaque cri du monstre, des flammes apparaissent, le ciel rougit et des colonnes de vapeur s'échappent par tous les orifices du bâtiment. Il faut les éviter pour ne pas être repoussé dans le vide et synchroniser ses déplacements sur le rythme des hurlements pour passer au bon moment. Ce n'est pas que ce niveau soit révolutionnaire, mais c'est le seul moment dans le jeu que j'ai trouvé vraiment bien construit. L'état d'esprit du monstre impacte à la fois les décors et le gameplay, tout est cohérent et j'ai trouvé ce moment génial. Quel dommage que le reste du temps, on se contente de se promener pour aller activer des interrupteurs !

Conclusion

Sea of Solitude est un peu décevant et aurait pu être un bien meilleur jeu si il avait réussi à trouver un concept aussi solide que son univers visuel.

Toutefois, si vous n'avez rien contre une aventure assez simple et linéaire, n'hésitez pas à tenter l'aventure. Elle se termine en 2 soirées et offre de joli moments.


Laisser un commentaire