24 mai 2021

Mundaun

Mundaun est une sacrée surprise et possède de nombreux éléments vraiment uniques. En tout cas, ce n'est pas tous les jours que l'on découvre un jeu d'horreur en noir et blanc se déroulant dans les alpes suisses.

Ce projet est étonnant sur bien des points, et notamment par son aspect visuel. Les textures ont été entièrement dessinées à la main au crayon. Les images sont donc en noir et blanc et se montrent tantôt réalistes dans les décors et les objets, tantôt fantastiques, comme si on parcourait les croquis trouvés dans le carnet du protagoniste. Certes, cette absence de couleur sert un peu de cache-misères pour masquer les défauts, mais cela fonctionne également très bien pour venir renforcer l'ambiance de vieille légende sinistre qui nous est proposée.

L'autre particularité du jeu, c'est son contexte assez unique. Comme son nom l'indique, l'aventure se déroule à Mundaun, une petite commune isolée dans les alpes suisses. On est constamment baigné dans le folklore local et les dialogues sont entièrement doublés en Romanche, une langue dont je n'avais jamais entendu parler. En conséquence, le dépaysement est total et je me suis tout de suite senti immergé dans un univers que je ne connaissais pas, mais qui respire l'authenticité. On sent que c'est un projet très personnel, car le jeu est bourré de détails qui pourraient difficilement avoir été imaginés par quelqu'un n'habitant pas dans la région.

Malgré tout ça, ce n'était pas un jeu qui m'attirait énormément au départ. Cependant, après avoir lu plusieurs avis, j'ai remarqué qu'il était très critiqué pour la lourdeur de son gameplay. Ça a fini par piquer ma curiosité et j'ai eu envie de me faire ma propre opinion. Le verdict, c'est que j'ai adoré de bout en bout. Je concède volontiers que les mécaniques sont un peu maladroites, mais je ne trouve pas que ce soit un défaut. J'irais même plus loin et j'affirme que les phases de jeux bancales de Mundaun le rendent encore plus attachant, car elles viennent renforcer les thèmes et l'ambiance.

Le jeu débute par un voyage en bus nous menant dans cette petite ville où le temps semble s'être arrêté il y a plusieurs dizaines d'années. Tout est vieillot et un peu dépassé, loin du confort moderne. On est invité à loger dans un chalet rempli de décorations qui sont autant d'indices sur le passé de ce lieu. J'ai tout de suite ressenti un sentiment de familiarité et de nostalgie en visitant chacune des pièces.

Après avoir exploré les environs, l'une des premières taches que l'on peut accomplir, c'est préparer une tasse de café. On aura l'occasion d'entreprendre ce petit rituel plusieurs fois au cours du jeu et j'ai beaucoup apprécié ces moments, car ils nous proposent de prendre notre temps pour faire redescendre la pression entre deux scènes d'horreur. Pour cela, on doit aller chercher de l'eau dans la fontaine, située à l'extérieur de la maison, puis trouver une buche de bois pour allumer le four. Et pour moi, jouer à Mundaun, c'est comme la préparation de cette tasse de café. Ses mécaniques ne sont pas toujours très ergonomiques ni très modernes, mais c'est assez charmant de les découvrir et de devoir les comprendre pour progresser dans cet étrange jeu.

Et heureusement, c'est très agréable d'y progresser. Ce qui aurait pu ressembler à un banal Walking Simulator s'avère bien plus riche que ça et Mundaun propose sans arrêt de nouvelles idées, que ce soit pour le gameplay ou pour la mise en scène. Le rythme est bien dosé et l'histoire est ponctuée par des dialogues ou par des cinématiques qui rendent Mundaun très plaisant à jouer. On nous propose également de l'exploration. Les différentes zones sont assez vastes pour être intéressantes, mais suffisamment détaillées pour qu'on ne s'y perde pas. Je n'ai jamais été bloqué très longtemps et on est toujours récompensé pour avoir trouvé un lieu facultatif.

Conclusion

Mundaun propose beaucoup d'idées, que ce soit pour son gameplay étonnamment varié que pour son contexte unique qui déborde de personnalité.

C'est un jeu vraiment très rafraichissant qui ne ressemble à aucun autre.

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